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Des initiatives pour le renouvellement des générations en élevage laitier

En 2021, l'Italie ne comptait plus que 25 370 fermes laitières, contre 42 600, dix ans plus tôt.

Les opérations se multiplient pour attirer salariés et futurs chefs d’exploitation.

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En Italie, les vocations en élevage laitier font de plus en plus défaut. L’astreinte, le montant du capital de reprise et les incertitudes quant aux changements de consommation des produits animaliers en sont les principales causes. Comme en France, le nombre d’élevages a diminué en 10 ans d’un tiers. La Botte ne comptait plus en 2021 que 25 370 fermes laitières, contre 42 600, dix ans plus tôt. Les politiques d’installation n’arrivent pas à enrayer cette tendance, les nouveaux installés préférant les productions végétales et le petit élevage. Même si les litrages restent stables, puisque les élevages se concentrent (106 vaches en moyenne), le métier évolue donc vers plus de technologies et de salariat.

Conscients de cette pénurie de main-d’œuvre et de vocations, les organisations laitières prennent des initiatives. Le consortium de protection de la Mozzarella di Buffala Campana (NDLR : mozzarella au lait de bufflone sous AOP) a été le premier à réagir, en créant il y a huit ans, sa propre école d’ouvriers laitiers et fromagers. Le consortium a privilégié la formation des salariés, au cœur de son bassin d’emploi, à Eboli. Son cursus diplômant est reconnu par la Région Campanie. Chaque année, la promotion de 20 personnes alterne durant 6 mois, semaines d’école, de pratique et de stage, dans les fermes, laiteries et fromageries adhérentes au consortium. « Tous les étudiants trouvent un emploi avant la fin de la formation et 90 % chez un opérateur de la filière ou s’installent », affirme Pier Maria Saccani, directeur du consortium. Ce dernier consacre à cette école 150 000 € par an, soit 5 % de son budget annuel.

Motiver les enfants d’éleveurs

La première coopérative laitière italienne, Granarolo, cible, quant à elle, les chefs d’exploitation. « Qu’on n’arrive pas à séduire les hors-cadres familiaux, c’est compréhensible, mais que des fils et filles d’éleveurs ne souhaitent pas reprendre des outils performants, c’est dommage », constate Myriam Finocchiaro, responsable de la communication de la coopérative. En décembre 2023, le conseil d’administration a lancé un parcours intitulé « Next generation Latte » destiné aux fils et filles de leurs associés coopérateurs, sur des thématiques comme la durabilité des élevages, la gestion entrepreneuriale, le management d’une équipe, la digitalisation…

« Le but n’est pas de former ces jeunes, qui sont souvent hautement diplômés, mais de les motiver pour reprendre leur ferme familiale en mettant en lumière les aspects modernes du métier et la place de l’agriculteur dans la société », explique Myriam Finocchiaro. En effet, la coopérative essaye de casser les images que les enfants d’agriculteurs ont de la profession de leurs parents.

Cent associés coopérateurs sur les 553 éleveurs que compte la coopérative, ont envoyé un de leurs enfants ou petit-enfants à au moins une rencontre. Ces rencontres ont lieu le week-end « car parfois, ces enfants sont déjà dans la vie active » et des personnalités sont invitées. Il s’agit de trouver les leviers pour attirer la génération Z à reprendre les élevages laitiers familiaux.

« Nous préférons cibler les enfants de nos associés coopérateurs, qui auront les moyens financiers de la reprise et peut-être une plus forte fidélité à la coopérative », conclut-elle.

 

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